Lancement des travaux du centre de détention de Koné
L’établissement destiné aux peines, aura une capacité de 120 places réservées aux hommes majeurs. Doté d’un budget de 3,9 milliards de francs, le projet prévoit une phase de construction de deux ans avec un démarrage des travaux de terrassement mi-novembre 2019. Le terrain a été mis gracieusement à disposition par la province Nord.
Ce projet d’ampleur représente pour l’Etat un acte fort de service public et pour la province, un élément de la politique de rééquilibrage. Il fait l’objet depuis ses prémices, d’une collaboration fructueuse entre les deux parties, qui aujourd’hui est élargie à l’ensemble des parties prenantes au travers de comités de pilotage réunis régulièrement.
L’implantation de cette structure répond à plusieurs objectifs majeurs comme l’amélioration de l’effectivité des peines, l’amélioration de la prise en charge des personnes détenues et l’atténuation des effets de marginalisation induits par la détention en développant les projets de réinsertion en lien avec le tissu local.
Le centre viendra compléter le pôle justice présent en Province nord aux cotés de l’antenne du Tribunal de première instance et le service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) et créera une centaine d’emplois directs.
Un projet architectural intégré dans son environnement
Le projet architectural a été retenu à l’issue d’un concours sur esquisse. C’est l’équipe constituée du cabinet métropolitain Architecture Studio, associé en Nouvelle-Calédonie au cabinet Artimon qui a été choisie sur la base d’un projet prenant en compte les éléments culturels calédoniens. A noter que le cabinet métropolitain a également réalisé le centre pénitentiaire polynésien de Tatutu situé à Papeari, inauguré en 2017.
Le bâtiment dont l’emprise sera de 5 400 m2, est sis sur un terrain de 6 hectares, appartenant à la province et mis à disposition de l’Etat pour ce projet en 2015. Il occupera la pente d’une colline face au lagon. Le centre sera situé derrière l’Hôtel de la Province, sur le lotissement dit « Païamboué », dans la zone du centre hospitalier du Nord et du nouveau collège.
Une route de 1,3 km, sous maîtrise d’ouvrage de la province Nord, sera réalisée depuis la route principale pour accéder au site.
Fortement inspiré du mode de vie océanien, le centre de détention sera construit de plain-pied et intègrera des éléments tels que faré, lieux de vie communautaires et vastes espaces extérieurs. Une case trouvera également sa place à l’intérieur du centre et accueillera les espaces de parloirs.
L’équipement comprend au total 16 bâtiments (accueil, administration, hébergement pour une surface utile de 5 400 m2. 1 600 m2 seront destinés aux terrains de sports, 3 000 m2 aux espaces élevage et culture ainsi que 1 500 m2 de cours extérieurs.
Une construction programmée sur deux ans
Le chantier de construction s’étalera sur une durée de deux ans et mobilisera entre 20 et 30 entreprises correspondant aux 21 lots qui constituent l’appel d’offres.
Afin de favoriser l’accès à ces marchés par les entreprises locales, des réunions d’information ont été organisées par le maitre d’œuvre délégué en collaboration avec la province Nord et les chambres consulaires (juillet 2017). L’appel d’offres concernant le gros œuvre est actuellement en cours.
Calendrier des travaux :
15 novembre 2019 Démarrage des travaux de terrassement
Février 2020 Démarrage de la construction / gros œuvre
Novembre 2021 Livraison du bâtiment pour test
Début 2022 Ouverture du centre
Le budget global est de 32,8 millions d’euros soit 3,9 milliards de francs.
L’opération est financée par l’Etat, via le ministère de la Justice. De son côté, la province Nord cède le terrain à titre gratuit et assure la maîtrise d’ouvrage de la viabilisation de la voie (250 millions XPF), sur la base d’un cofinancement (75% pris en charge par la province, 25% par l’Etat).
A noter que le maitre d’ouvrage de construction du centre est le Ministère de la Justice et la maîtrise d’ouvrage déléguée a été attribuée à la direction de l’aviation civile (DAC) en Nouvelle-Calédonie. En effet, la DAC est un service mixte Etat qui gère, de par son expertise technique, les opérations immobilières de l’Etat (constructions de lycées, université, palais de justice…).
Un centre semi-ouvert tourné vers la réinsertion
Cet établissement est un centre de détention, c’est-à-dire qu’il est destiné à accueillir des détenus purgeant des peines de plus de deux ans et présentant, après sélection, les meilleures conditions de réinsertion. Il est classé en catégorie semi-ouvert dont le principe est la « porte ouverte ». Il vise à responsabiliser et réinsérer le détenu en lui permettant durant la journée (à l’exception des heures de repas et la nuit) de sortir de sa cellule pour participer aux différentes activités socio-éducatives et des actions collectives proposées par le SPIP ainsi qu’aux différents programmes de prévention de la récidive qui seront mis en œuvre.
Au centre pénitentiaire de Nouméa, 30 % de la population pénale condamnée est originaire de la province Nord et 40 % y était domiciliée. Or, le maintien des liens familiaux est un levier de réinsertion fort, au même titre que les activités culturelles, sportives et la formation. Le centre se propose de répondre à cet objectif premier, c’est-à-dire réunir les conditions permettant une réinsertion réussie du détenu, une réinsertion commençant durant la période de peine.
L’établissement, à sécurité adaptée, accueillera 120 détenus hommes majeurs, notamment habitants de la province Nord et ceci afin de rapprocher les détenus de leur famille.
Le centre de détention est conçu en mode semi-ouvert et sera organisé autour de 3 espaces :
- 1 espace « régime contraint » comprenant un quartier d’accueil et d’évaluation des nouveaux arrivants (cellules fermées)
- 1 espace « régime de confiance » (également appelé « respect », détenus pouvant circuler dans l’enceinte du centre)
- 1 espace de « préparation à la sortie et aménagements de peines » (détenus pouvant aller à l’extérieur)
Chacun de ces espaces a une capacité d’accueil de 40 détenus.
Un soin tout particulier a été amené à la zone de préparation à la sortie. Près de 50 % de la surface du centre est ainsi consacrée au pôle insertion et prévention de la récidive et à la préparation à la sortie. Les détenus y auront accès à des salles d’enseignement, des formations. Le principe appliqué est celui de la prévention de la récidive notamment par la formation professionnelle. Les formations proposées dans le centre seront définies en fonction du potentiel du bassin d’emploi du Nord. D’ores et déjà, des formations de type agricole sont envisagées avec au sein de l’établissement, des terrains dédiés au maraîchage et à l’élevage.
De même la surface dédiée à l’accueil des familles sera supérieure à ce que l’on peut trouver généralement en Métropole.
La construction de ce centre permettra également d’améliorer les conditions de détention en luttant contre la surpopulation carcérale et en désengorgeant le centre pénitentiaire de Nouméa.
De plus, il s’inscrira dans le cadre du renforcement du pôle justice de la province Nord aujourd’hui constitué d’une section détachée du tribunal de première instance situé à Koné et d’une antenne du service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP).
Afin de créer des passerelles entre l’extérieur et le centre de détention, des comités de pilotage sont actuellement à l’œuvre afin de nouer des partenariats avec les entreprises locales ou encore le tissu associatif. Les partenaires économiques joueront ainsi un rôle important dans la réinsertion sociale des détenus.
Une centaine d’emplois directs créés
L’implantation du centre apportera également à la zone de nouvelles opportunités d’emplois et de formations. Outre l’emploi généré durant la période de construction, le centre de détention en opération créera plus d’une centaine de postes accessibles aux habitants de la région.
Les postes créés et soumis à concours administratifs concerneront les conseillers pénitentiaires Insertion et Probation, le personnel administratif et le personnel de surveillance. Ces derniers représenteront 80 postes.
L’information concernant le recrutement des surveillants pénitentiaires fait d’ores et déjà l’objet d’une communication de terrain par la province Nord afin de faire connaître le métier et le processus de formation et d’embauche. Les candidats bénéficieront d’une préparation au concours et d’une formation de six mois à l’ENAP, Ecole nationale de l’administration pénitentiaire, située en Métropole à Agen.
Dans le même esprit, un effort important sera réalisé en matière d’actions d’insertion professionnelle à l’occasion de la construction du centre. Ainsi, une clause d’insertion a été inclue dans les marchés de réalisation du programme pour permettre l’insertion de personnes éloignées du marché du travail. Au total, 7 500 heures et 5 parcours d’insertion sont prévus sur 3 lots : espaces verts, gros œuvre, voirie- réseaux divers, ce qui constitue une première en Nouvelle-Calédonie.
Historique du projet
2012 / 2013 - Le projet d’implantation d’un centre de détention dans le Nord a été en premier lieu préconisé par le rapport Imbert-Quaretta et Desportes (2012) et annoncé à l’occasion du XIème Comité des Signataires, le 11 octobre 2013.
2015 - Le 18 mars 2015, la signature de la convention entre l’Etat et la province Nord pour la réalisation du centre destiné à l’accueil des détenus originaires de la province Nord a réglé les contributions de l’Etat et de la province Nord.
Celle-ci établit que la province Nord met à disposition le terrain nécessaire à la construction de l’équipement, prend en charge la maîtrise d’ouvrage et 75% du coût de réalisation de la voie d’accès au centre de détention, le solde restant à la charge de l’Etat.
Janvier 2018 Validation du programme de l’opération
Octobre 2018 Passation du marché de maîtrise d’œuvre
Janvier 2019 Validation de l’avant-projet sommaire
Février 2019 Signature du contrat de contrôle technique
Mars 2019 Signature du contrat de coordination santé sécurité
Juin 2019 Validation des études d’avant-projet définitif et dépôt du permis de construire
Juillet 2019 Lancement de la consultation pour le lot terrassement
Sept. 2019 Lancement de la consultation pour l’ensemble des lots concernant la construction du centre
Octobre 2019 Notification du marché de terrassement
Faits & Chiffres
6ha mise à disposition par la province Nord
5400 m2 de surface utile
120 places
100 emplois directs dont 80 emplois de surveillant pénitentiaire
(Camp Est : 20 ha dont 4ha de prison – 238 places)
Fin des travaux en novembre 2021
Ouverture du centre début 2022
Economie du projet :
- Budget : 32 Millions d’euros soit 3,9 milliards XPF
- 21 lots appel d’offres soit entre 20 et 30 entreprises mobilisées sur le chantier
- La prise en charge par la province Nord de la voie d’accès pour un montant de 250 millions XPF.
- 30 à 50 personnes mobilisées sur le chantier en continu
Actions d’Insertion
- Construction : 5 parcours d’insertion de 9 mois mis en place sur 3 lots : gros œuvre / espaces verts / voirie-réseaux divers.
- MLIJPN en charge
Historique
- Engagement de l’Etat sur le projet en 2012, confirmé par le Comité des signataires de 2013
- Mars 2015 : signature de la convention entre l’Etat et la province Nord pour la réalisation du centre destiné à l’accueil des détenus originaires de la province Nord