17 octobre - Le haut-commissaire réunit l'état-major de sécurité

Mis à jour le 18/10/2017
Le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, M. Thierry Lataste, a réuni ce mardi 17 octobre, l'état-major de sécurité. Entouré du procureur de la République, M. Alexis Bouroz, du commandant général de la gendarmerie, le général Christophe Marietti, et du directeur de la sécurité publique, le commissaire général Alain Martinez, le haut-commissaire a dressé un état des lieux des progrès réalisés en matière de sécurité et présenté de nouvelles mesures.

Atteintes aux biens

En septembre 2016, dans le cadre du plan de sécurité outre-mer présenté par le ministre de l’Intérieur et la ministre des Outre-mer le 27 juin 2016, le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, en liaison avec la Direction de la sécurité publique (DSP) et le Commandement de la gendarmerie nationale (COMGEND), a souhaité dresser un plan territorial offensif et pragmatique destiné à lutter contre les cambriolages et les vols liés aux véhicules.

Un an après le début de sa mise en œuvre, les résultats sont encourageants. Ainsi, sur les 9 premiers mois de l’année 2017 :

  • les cambriolages sont en baisse de 2,24% (- 44 faits), avec une baisse plus marquée pour les cambriolages de logements : 19,44 % (-254 faits). Le taux pour 1000 habitants reste toutefois supérieur à la moyenne métropolitaine (3,93/1000 contre 2,79/1000).
  • les vols liés aux véhicules à moteur sont en baisse de 2,62% sur le territoire (-55 faits). Pour ce qui concerne les vols de véhicules (automobiles et deux roues motorisés), la baisse est relative (-0,3 %, -3 faits) soit un taux de 3,76 / 1000 contre 1,82 /1000 en métropole.
  • Globalement, l’ensemble des atteintes aux biens est en recul de 1,85% (- 142 faits). Pour autant le taux demeure toujours légèrement supérieur à celui de la métropole (28,09/1000 contre 24,67/1000).

Concernant les vols avec violence, même si les faits demeurent peu nombreux (119 faits au 30 septembre 2017) et que le territoire reste sous la moyenne nationale (0,44/1000 contre 1,15/1000 en métropole), la tendance est à la hausse (+17,8 %, + 18 faits). Cependant, il faut noter que les vols avec armes sont en baisse (5 faits contre 12 en 2016).

Atteintes volontaires à l'intégrité physique 

Les atteintes à l’intégrité physique progressent (+ 10,15 %, +239 faits).

Si les violences physiques crapuleuses augmentent très légèrement (+ 12 faits), ces faits restent toujours sous la moyenne nationale (0,44/1000 contre 1,16/1000 en métropole).

En revanche, les violences physiques non crapuleuses sont en hausse (+11,28 %, +200 faits), notamment les coups et blessures volontaires (+7,21%, + 104 faits). Dans ce domaine, la Nouvelle-Calédonie est au-dessus de la moyenne métropolitaine (7,36/1000 contre 3,64/1000). Dans la grande majorité des cas, il s’agit de violences intrafamiliales ou de rixes entre personnes alcoolisées.

Autres éléments caractéristiques de la délinquance

Malgré un fort engagement des acteurs de la sécurité, la violence a tendance à se banaliser et tout particulièrement chez les jeunes. Ainsi le nombre de mineurs mis en cause continuent d’augmenter (+6,3%, 101 faits) et 1 mis en cause sur 4 est mineur (la part des mineurs mis en cause augmente de 0,8%).

Enfin, la consommation excessive d’alcool (4 938 faits d’ivresse publique et manifeste en 2016 et déjà 4 950 au 30 septembre 2017 en zone police nationale) et de psychotropes constitue la source des problématiques en matière d’ordre public et explique l’évolution de la délinquance.

Moyens mis en œuvre 

A ce jour, et avec les renforts arrivés en 2017, la Nouvelle-Calédonie dispose de 356 policiers actifs et adjoints de sécurité, et de 858 gendarmes, soit un ratio de 4,5 hommes par millier d’habitant alors que la moyenne française est de 3,70 pour 1000. Soit 21% de plus que la moyenne nationale. 

Les forces de sécurité intérieure multiplient les Opérations anti-délinquance (OAD) coordonnées, avec l’appui des polices municipales. Par exemple, en zone gendarmerie, ce sont 6 opérations de ce type qui se sont déroulées au mois de septembre. 

Ces actions de répression donnent des résultats probants, elles vont être intensifiées, et de nouvelles mesures vont venir compléter le dispositif de lutte contre la délinquance.

En matière de la lutte contre les cambriolages et les vols de véhicules :

  • Renforcement des mesures de prévention comme l’opération Tranquillité Vacances (qui est opérationnelle du 1er janvier au 31 décembre), et développement du dispositif de participation citoyenne.
  • Concernant les cambriolages dans les locaux industriels et commerciaux, la police nationale et la gendarmerie organiseront des réunions de sensibilisation à destination des professionnels. Les référents sûreté renforceront leurs actions de conseil et diagnostic auprès des entreprises.
  • La sensibilisation des acteurs du secteur automobile, afin que les véhicules importés soient tous dotés de système anti-démarrage, est en cours.

En matière de prévention de la délinquance générale :

La question de l’insécurité est une préoccupation majeure de l’État. L’État va renforcer la collaboration avec l’ensemble des acteurs concernés, notamment au travers des conseils locaux de prévention de la délinquance, pour permettre, via des actions concrètes, le recul de l’insécurité et éviter le basculement des plus jeunes dans la délinquance.

  • A travers le Fonds  interministériel de prévention de la délinquance, qui est doté en Nouvelle-Calédonie de 45,6 millions de francs par an et qui permet d’apporter une aide financière pour les actions de prévention, le développement de la vidéo-protection ou encore l’équipement des policiers municipaux en gilets pare-balles.
  • En travaillant avec les acteurs concernés à renforcer la lutte contre les addictions, à prévenir le décrochage scolaire et l’absentéisme et à développer les structures de prise en charge des mineurs.

Délinquance routière

Avec 51 morts en 2016, la Nouvelle-Calédonie connaît une mortalité routière 3,6 fois supérieure à la moyenne métropolitaine.

Dans 91% des cas, l'alcool est en cause, dans 81,6%, la ceinture de sécurité n'était pas bouclée, et dans 68,6%, la vitesse était excessive.

Le constat est encore plus alarmant pour les 9 premiers mois de cette année : 42 morts contre 38 à la même époque en 2016, soit une hausse de plus de 10%.

Face à cette situation, les forces de sécurité sont pleinement mobilisées.  Sur les 8 premiers mois de l’année 2017, les forces de l’ordre ont consacré une part significative de leur activité à l’action répressive en matière de sécurité routière :

  • 12,2% de l’activité externe de la gendarmerie (soit 40 424 heures gendarmes).
  • En zone police nationale : 2478 contrôles (292 contrôles alcoolémie, 321 contrôles de vitesse et 1861 contrôles routiers divers) ont été effectués, c’est plus de 70 opérations par semaine.
  • 27519 infractions au code de la route ont été relevées (dont 10 603 dépassements de la vitesse autorisée, 1886 conduites sous l’empire d’un état alcoolique et 4132 non-port de la ceinture de sécurité) et 523 rétentions de permis de conduire effectuées.
  • En comparaison nationale, le nombre d’infractions relevées par million d’habitants est très significativement supérieur aux moyennes (5335 contre 2066 pour infractions liées à l’alcool, 37 795 contre 7565 pour les infractions liées à la vitesse hors contrôles automatisés, 3583 infractions contre 952 liées au non-respect du feu rouge.