12 janvier : Voeux du Haut-commissaire aux personnalités de la Nouvelle-Calédonie.

Mis à jour le 13/01/2017

Madame la Députée,

Monsieur le Président du Gouvernement,

 [à préciser en fonction des présents]

Mesdames et messieurs,

Chers amis,

Je vous remercie d’avoir répondu si nombreux à cette invitation. C’est, en effet, avec un très grand plaisir que Véronique et moi vous accueillons ce soir pour vous présenter nos vœux de bonheur personnel et de succès professionnels à l’aube de cette nouvelle année. Je ne cache pas le bonheur que nous avons éprouvé à retrouver après tant d’années nombre d’entre vous à qui nous lient tant de souvenirs partagés.

Très belle année pour chacune et chacun d’entre vous, pour les vôtres et pour la Nouvelle-Calédonie. 

Je ne peux prendre la parole devant vous sans rendre tout d’abord, bien loin de Nouméa, hommage aux victimes des tragiques événements qui ont endeuillé notre pays en 2016. La lutte contre la barbarie et le terrorisme, contre toutes les formes de fanatisme et de radicalisation, domine hélas et mobilise au quotidien nos soldats et nos forces de l’ordre, que ce soit sur le territoire français ou à l’étranger. Que ces serviteurs de l’État soient loués pour leur dévouement, leur sens du sacrifice et leur courage, au bénéfice de notre pays, des valeurs qui nous réunissent, de la démocratie, de la liberté de conscience, de la liberté de culte, de toutes les libertés que nous devons chérir comme nos biens les plus précieux. 

J’aimerais aussi avoir une pensée pour ceux qui en Nouvelle-Calédonie ont été frappés par le deuil ou le malheur, je pense aux habitants de Houaïlou, sinistrée par un déluge, je pense aux familles et aux proches, qui ont perdu un être qui leur était cher. Ce drame a suscité un formidable élan de solidarité, belle illustration des qualités de cœur et de solidarité que partagent les Calédoniens. 

Regardons l’année qui s’achève : en 2016, peut-être plus que jamais, l’État a été pleinement engagé en Nouvelle-Calédonie, pour la Nouvelle-Calédonie. Je veux en souligner les principales lignes de force :

D’abord le processus politique :

Outre la visite du Premier ministre et celles de plusieurs membres du gouvernement, la tenue des comités des signataires de l’Accord de Nouméa, je dis bien les, puisqu’il aura été réuni à deux reprises en février puis en novembre. Tous deux se sont déroulés dans un climat apaisé et constructif. Les conclusions, qui en découlent, permettent de poursuivre le travail d’exhaustivité et de fiabilité électorale, - car il n’aura échappé à personne qu’un important scrutin se joue en 2018 – mais aussi la construction d’un avenir partagé. Nous nous y consacrerons cette année.

Je veux à ce moment souligner le travail remarquable de la mission d’experts désignée par le Premier ministre regroupant MM. Alain CHRISTNACHT, Jean-François MERLE, Yves DASSONVILLE, Benoît LOMBRIERE et Jean-François GARDE. Leur écoute, leur impartialité et leur connaissance, parfois intime, du caléidoscope calédonien, leur talent aussi, a permis de retracer dans un document dont la qualité a été reconnue, les positions exprimées par les forces politiques locales, de dessiner aussi le socle de valeurs qui irriguent la société dans son ensemble, quelle que soit la communauté d’appartenance, quels que soient les idéaux politiques. Tout n’est pas fini, il va sans dire, et malgré une année qui va être marquée par les échéances politiques nationales, les participants au comité des signataires ont souhaité maintenir un rythme soutenu de rencontres. Je réunirai à cet effet les groupes politiques dans les prochaines semaines, afin de convenir d’un calendrier et d’une méthode.

L’économie ensuite :

Face à un marché mondial du nickel durablement déprimé, l’État en 2016 a répondu pleinement présent pour aider cette industrie à surmonter la crise et les métallurgistes à se préparer à la reprise. Rappelons que les investissements prévus au bénéfice des trois groupes et appuyés financièrement par l’État dans un effort sans précédent s’inscrivent sur le long terme. La prochaine pierre à l’édifice consistera à progresser vers une stratégie territoriale du nickel, tirant le meilleur parti d’un potentiel considérable. Cette période souligne également le besoin impérieux de diversification d’une économie qui ne manque pas d’atouts à mettre en valeur.

L’État s’est engagé aussi à soutenir vigoureusement le développement de la Nouvelle-Calédonie. Nous avons en 2016 discuté et conclu en temps et en heure les nouveaux contrats de développement. De 2017 à 2021, ce sont 93,6 milliards  CFP dont plus de 47 apportés par l’État qui seront consacrés aux priorités que nous partageons avec la Calédonie, les trois provinces et les 33 communes, au premier rang desquels la jeunesse et son insertion.

La sécurité enfin :

En 2016, l’État a été appelé face à une insécurité qui préoccupe à juste titre les calédoniens. Je veux ici affirmer à nouveau que l’État assume et continuera d’assumer ses responsabilités. Loin des gesticulations et autres instrumentalisations, j’aimerais rappeler, et ce sont là des faits intangibles, que des moyens importants ont été accordés pour renforcer les forces de l’ordre sur le territoire avec 53 créations de postes supplémentaires et le déploiement d’un cinquième escadron – 75 gendarmes – de gendarmerie mobile. L’État a aussi accompli son devoir, sous la direction de l’autorité judiciaire, en interpellant les principaux suspects à l’origine des troubles de Saint-Louis, et ce au prix d’opérations qui se sont déroulées dans des conditions extrêmement difficiles. Le commandant de Gendarmerie et le Directeur de la Sécurité Publique, ainsi que tous les militaires et fonctionnaires de police placés sous leurs ordres, méritent notre gratitude pour le courage avec lequel ils affrontent les dangers auxquels ils sont exposés au quotidien. A côté de l’engagement des forces de l’ordre pour lutter contre la délinquance, il conviendra également d’unir notre effort, État et collectivités, pour parvenir à une politique territoriale de prévention de la délinquance qui soit véritablement partenariale et coordonnée. Ce chantier sera une priorité pour l’État et je n’omets d’inclure la délinquance routière qui atteint un niveau effrayant (51 morts en 2016) et face à laquelle la passivité est injustifiable.

Voilà donc un programme chargé pour l’année qui vient. Nous affronterons ensemble ces défis, dans la fidélité à l’accord de Nouméa qui nous oblige. Je m’emploierai avec toute mon énergie, avec l’ensemble de ceux qui ici servent l’État,fiers de le faire, à faire progresser la Nouvelle-Calédonie à la veille de choisir son destin.

Mesdames et Messieurs, la Nouvelle-Calédonie est belle, belle de ses traditions, de ses cultures, de sa jeunesse pleine de talents au pluriel, qui n’aspirent qu’à éclore, de ses paysages, enchanteurs. Mobilisons ces atouts et rassemblons les pour travailler à l’avenir du territoire.

« Nous ne pouvons pas prévoir le futur mais nous pouvons le préparer » a dit Sénèque. C’est le devoir qui nous incombe à tous.

Très belle année pour vous tous.

Vive la Nouvelle-Calédonie, vive la République, vive la France.